El capitalismo ha formulado su tipo ideal con la figura del hombre unidimensional. Conocemos su retrato: iletrado, inculto, codicioso, limitado, sometido a lo que manda la tribu, arrogante, seguro de sí mismo, dócil. Débil con los fuertes, fuerte con los débiles, simple, previsible, fanático de los deportes y los estadios, devoto del dinero y partidario de lo irracional, profeta especializado en banalidades, en ideas pequeñas, tonto, necio, narcisista, egocéntrico, gregario, consumista, consumidor de las mitologías del momento, amoral, sin memoria, racista, cínico, sexista, misógino, conservador, reaccionario, oportunista y con algunos rasgos de la manera de ser que define un fascismo ordinario. Constituye un socio ideal para cumplir su papel en el vasto teatro del mercado nacional, y luego mundial. Este es el sujeto cuyos méritos, valores y talento se alaban actualmente. (Michel Onfray)


viernes, 19 de noviembre de 2010

LES COLLECTIVISATIONS ET LA SOCIALISATION D'ENTREPRISES: GUERRE ET RÉVOLUTION, 1936-1939 - II (1986)


Rechercher les matières premières

—Je crois qu'en tant que membre du comité industriel du conseil municipal d'économie, vous vous êtes occupé d'une importante gestion, la recherche des matières premières pour les collectivisations. Pourriez-vous nous l'expliquer?

—Le conseil municipal «s'attribue» des fonctions qu'il n'avait pas avant la révolution. Sa gestion s'étend à toutes les activités de la ville. Parmi elles, l'industrie et l'économie, notamment la section appelée «comité d'industrie». Un compagnon de la CNT en devient responsable. En raison de l'obligation pour tous de se syndiquer, à la CNT comme à l'UGT, des comités de liaison sont intégrés au conseil municipal d'économie. Les usines fonctionnant déjà, le comité d'industrie décide que le plus important est de faire l'inventaire des réserves des matières premières (laine d'origine, coton, soie, etc.) utiles pour la fabrication textile, ainsi que des matières premières complémentaires. Une circulaire est envoyée à toutes les entreprises, les informant que les réserves de matières premières pour la fabrication seront utilisées en priorité pour les besoins de la guerre. En complément de cette circulaire, des visites ont lieu dans les entreprises susceptibles de posséder des stocks importants.

Des contrôles permettent de vérifier que les résultats obtenus pour la production sont positifs. Il est alors nécessaire de rendre possible l'approvisionnement pour favoriser une production régulière, la meilleure possible vu les circonstances imposées par la guerre. Le problème cesse d'être d'ordre local; s'y ajoutent de nouveaux facteurs de première importance. Comme pour les laines régénérées, le risque d'une pénurie des laines d'origine est possible. Ne pouvant prévoir ce à quoi il doit s'attendre, le conseil municipal d'économie organise un voyage en Estrémadure —lieu de production lainière où s'approvisionnent les anciens patrons— avec pour objectif de constater l'état dans lequel se trouvent les sources d'approvisionnement. Sur place, dans l'hypothèse où le fascisme n'occuperait pas cette région, nous passons des accords d'échange pour que l'approvisionnement de nos collectivités se poursuive.

En rentrant à Terrassa, nous faisons un détour par l'Andalousie jusqu'au village de Lopera (Jaén), producteur d'huile d'olive. Nous nous occupons de faire ravitailler notre ville et nous négocions également l'acquisition d'huiles impropres à la consommation mais très utiles pour l'industrie.

Administration autonome

—En général, quelles sont les difficultés ou les manques que rencontrent les collectivisations ?

—L'industrie textile que nous avons collectivisée au début du mois d'août 1936, lorsque nous avons réintégré nos postes de travail, est formée d'entreprises qui sont restées indépendantes et chacune a conservé son unité propre, établie par la raison sociale de l'ancien régime patronal. On peut dire que seule la direction des entreprises a changé. Avant la révolution, les patrons en ont la responsabilité et prennent les décisions; après, ces rôles reviennent aux conseils d'entreprise avec l'aide des travailleurs. Pour ce qui est de l'organisation interne de l'administration, chaque entreprise prend ses propres décisions. Il faut bien admettre que, de manière générale, l'administration des collectivités est réussie, même s'il est vrai qu'elles tendent à se fermer sur elles-mêmes. En raison de cette vision assez bornée, qui circonscrit les conquêtes sociales de la révolution dans les limites réduites de chaque entité productive, il existe dans la même branche des collectivités plus riches que d'autres. L'héritage que chacune d'entre elles reçoit de l'ancien régime patronal les classe par catégories. Est-ce que la dualité syndicale dans son concept social divergent est à l'origine de cette situation? Cela est possible. De plus, le décret sur les collectivités de la Généralité de Catalogne n'a rien réglé. Il a seulement légalisé les collectivités telles qu'elles étaient à ce moment-là, et les a emprisonnées dans les filets de la loi.


Cette situation ne peut satisfaire les militants de la CNT, lesquels considèrent les collectivités comme le premier pas vers une véritable socialisation qui doit apporter l'égalité économique pour tous.




Les réunions des militants et les assemblées générales de la fédération locale des syndicats de l'industrie prennent de l'ampleur, ce qui contribue à améliorer le fonctionnement des collectivités. Toutefois, nous devons considérer le fait que nous n'étions pas seuls. L'UGT, très peu développée au début du mouvement, a relativement grossi lorsque l'obligation de se syndiquer a été décidée. À ce moment-là, tous les « conservateurs » se sont affiliés à ce syndicat.

Tant que les syndicats de l'UGT de Terrassa sont sous la direction d'éléments du POUM, une entente, plus ou moins harmonieuse, avec la CNT est possible. Mais à la veille des faits du mois de mai 1937, les dirigeants du PSUC, parmi lesquels on compte d'anciens «trentistes», s'approprient des postes à responsabilités qui rendent les relations avec la CNT de plus en plus difficiles. Cela n'empêche pas la CNT de proposer à l'UGT un plan de socialisation de toute l'industrie manufacturière et textile de Terrassa.


Un compagnon et moi-même, en tant que membres de la Commission statistique et d'orientations économiques, rédigeons ce plan. Celui-ci est présenté et discuté lors de nos différentes réunions. Son aspect fondamental est l'abolition de la propriété privée de toutes les entreprises, grandes et petites, riches ou pauvres. Toutes les entreprises doivent disparaître au profit d'une nouvelle qui serait régie par une seule administration générale en contact avec le conseil économique si toutefois ce dernier continuait d'exister. Après quelques modifications, ce plan est approuvé et soumis à l'UGT. Ses membres se limitent à dire que le plan est à l'étude sans jamais se prononcer. Pendant ce temps, la situation de certaines collectivités continue de s'aggraver. Pourtant, et malgré nos incitations à nous faire d'autres propositions, l'UGT laisse la question en suspens. Il semble évident qu'elle suit les consignes du PSUC qui, opposé à toute socialisation, n'aurait sans doute pas hésité à dissoudre les collectivités s'il en avait eu la possibilité. Sur ce sujet, la CNT va payer une erreur dont elle est la première responsable.


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